Pour cette sortie de juin 2019, Auto-Rétro Pornic suit les traces du tigre vendéen. Samedi 15 juin à 8 h sur le parking de l’Intermarché de Pornic. Dix équipages au départ de ce safari auto. Christophe et Marie-Christine ne nous rejoindront que ce soir, mariage oblige. Soleil ☀️ ? Pas vraiment... un petit vent coulis pénétrant souffle sur la plaine du Clion. Tout le monde est à l’heure, alors place à la distribution des plaques aux pilotes, remise des road-books aux copilotes, petit discours de notre équipe d’organisation. Dominique nous détaille le programme et nous partons à 8 h 25 à la rencontre du Gois. Dominique devant, Gérard au milieu, Jean-Paul derrière.

Dom

Acte 1 : une histoire de famille

Route bleue, Bourgneuf-en-Retz, Vendée, Bouin, soleil. A Beauvoir-sur-Mer, on tourne à droite, direction l’Époids. Les aigrettes et les vaches des marais salants nous regardent passer de loin. Nous laissons le port du Bec à droite pour filer vers le passage du Gois que nous empruntons après une petite pause à l’entrée. Le vent rafale. Les vélos nous saluent. Les pêcheurs à pied nous ignorent. L’île de Noirmoutier et Barbâtre nous accueillent à 10 h pour un arrêt café derrière l’office de tourisme.

Gois

À 10 h 45, on repart sans visiter l’île et la quittons par le pont. La température grimpe (18 °) et le vent s’est calmé. Nous poursuivons notre descente au sud par La-Barre-de-Monts et le marais breton vendéen. Au Perrier, on laisse Saint-Jean-de-Monts sur notre droite pour gagner la bourrine du bois Juquaud au lieu-dit Le Pissot, commune de Saint-Hilaire-de-Riez. Pas prévue au programme, mais nous sommes en avance ! Dommage, le musée est fermé, on reviendra. La végétation change, les pins et les chênes ont remplacé le sel 😉.

Poucton

À midi, une concentration d’une centaine de motards Buell nous attend dans un lieu insolite, Le Pouct’on, auberge maraîchine sur la route de la sardine, au Fenouiller, à côté de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Les motards s’installent dans la grange tandis que nous prenons place dans une salle privatisée pour un excellent repas. « Pour ce pas, optons ! »

Auto

14 h 30 : contact, moteur. La MG d’Alain et Martine ne démarre pas. Dominique et Eve restent à leurs côtés. Un petit air de vacances, les maisons basses et blanches, les volets bleus... nous accompagnent jusqu’au musée automobile de Vendée et ses 150 véhicules exposés depuis 1885. Magali nous reçoit gentiment. Le fils de Gaston Giron, le créateur du musée, est notre hôte. Son père a acheté sa première voiture en 1939, une Peugeot frères V2 C2 LION de 1910. Installés sur l’Erdre à Nantes et ne voulant pas aller à la Beaujoire pour se développer, Le père et son fils ont cherché un entrepôt entre La Baule et Les Sables, et ont trouvé celui-ci à Talmont-Saint-Hilaire. Ici, il n’y a pas de voitures d’après les années 70, trop d’électronique ! Chaque année, plusieurs modèles sont récupérés et restaurés dans l’atelier, et viennent compléter cette superbe collection d’autos, de 2 roues et de toutes sortes d'accessoires liés aux véhicules historiques pour le plaisir de la sauvegarde du patrimoine. À 16 h, youpi ! la MG démarre. Pourtant le Neyman est mort ce soir.

Adieu Magali. À 17 h 45, nous rejoignons le village vacances** « côte de lumière » des Conches à Longeville-sur-Mer à une demi-heure de là. Nous prenons nos clefs et gagnons nos appartements avec sanitaires privés, la grande classe !

Chansons

À 19 h, eh bien, chantons maintenant. 🎼 Nous n’oublions pas les paroles sous les guitares de Luc et Véronique, et l’apéro🍹d’Alain et Béatrice, amis du club venus en rallye avec nous. Nous sommes installés dehors dans la jolie pinède du centre. Il fait bon. Un petit feu de camp ? Non. Bon, on y va ! Entre temps, Christophe et Marie-Christine sont arrivés. Le dîner est proposé en buffet... à la cantine avec les copains et les copines... 🎼 En une heure, nous avons terminé. L’animation du soir se résume à une partie endiablée de Scrabble (enfin, je crois) au bar avec un animateur et une poignée de résidents. Que faire ? Tout est fermé aux alentours, reste une promenade sur la plage pour certains, le lit pour d’autres. À demain... Y’a pas de télé. Y’a pas de wi-fi. Alléluia ! Y’a de la 4G !

Acte 2 : la brigade du tigre

Y’a pas d’eau non plus 😩🥶🛁🚿
Dimanche, fête des pères, ciel bleu, soleil, on décapote ! À 9 h 30, l’équipée ancienne part à la rencontre du Tigre, Georges Clemenceau, dans sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard. Clémenceau naît en 1841 d’une famille de médecins dans une petite bourgade vendéenne. Jusqu’en 1885, il est le médecin des pauvres. Il a d’ailleurs eu pendant quelques années un cabinet aux États-Unis. Et aussi journaliste, fondateur du journal La Justice. Et puis auteur d’une œuvre littéraire considérable. Qui ne se souvient pas de l’affaire Dreyfus ? Et encore homme politique républicain radical. Il fut président du conseil pendant la guerre. Fatigué, il se retire pendant la saison estivale dans cette « bicoque » à partir de 1919. Ici il veut un jardin sauvage sans contraintes : « Le jardin, c’est l’homme ». D’ailleurs son ami, le peintre Monet, y est venu dès le début, en 1921. Et bien d’autres car il reçoit beaucoup dans son salon avec vue sur la nature. C’est principalement un homme de culture, un infatigable voyageur (il s’intéresse énormément au Japon), un homme de correspondance... Il travaillait la nuit. De 1921 à sa mort en 1929, il écrit quatre livres dans son bureau face à la mer. Voilà ! Il adorait la vitesse. A la fin de sa vie, un ami lui offre une Rolls avec chauffeur. Lui qui abhorre les cadeaux, il les confie à un autre ami à qui il emprunte la voiture de temps en temps. Voilà ! On aimerait s’asseoir sur le banc quelques minutes avec le Père la Victoire, et regarder la mer tant qu’on est là, lui parler du bon temps...

Tigre1Tigre2Car

A 11 h 15, nous quittons à regret cette maison charmante pour arpenter des petites routes bucoliques, traverser des villages fleuris jusqu’au lac de Jaunay dans le pays des Achards. A Beaulieu-sous-la-Roche, nous quittons l’itinéraire prévu pour éviter le parcours des cyclistes de l’Ironman des Sables d’Olonne. Nous arrivons vers 13 h à l’auberge du Jaunay qui est fort bien placée ; de sa terrasse ombragée, on a une belle vue sur le lac. Nous nous y installons avec bonheur pour un déjeuner gourmand. C’est un joli coin à découvrir en famille.

Jaunay2

A 15 h, Evelyne et Robert nous quittent pour aller passer quelques jours dans les Alpes. Alain et Béatrice nous quittent aussi car l’embrayage de leur Simca n’est plus en état de fonctionner sur les routes sinueuses. Nous, direction Brétignolles-sur-Mer et son musée, Vendée miniature. Douze années de travail ont été nécessaires pour sa réalisation par Marie-Françoise et Yves Aubron. 16 m3 de bois, 50 bâtiments, 80 000 tuiles... L’église pèse 500 kg. Tout au 1/10e, sauf les carottes 🥕 transgéniques ! Nous passons trois jours, deux nuits en accéléré dans cet incroyable village de poupées sonorisé et parfois automatisé. Tous les corps de métiers sont représentés et le train siffle plusieurs fois. Chapeau, les artistes !

A 17 h, on prend la route vers l’étang du val Saint-Martin à Bourgneuf-en-Retz pour un dernier verre. Nous avons encore une soixantaine de kilomètres à faire. Mais la sortie ne s’arrête pas là. La 4CV de Dominique et Eve s’arrête deux fois, filtre à essence pété. Le premier stylo n’a pas tenu.
Enfin tous arrivés, nous remercions nos organisateurs de leur chouette organisation. Avec tout ça, nous nous séparons à 19 h 30. Pour finir en beauté, on pousse la DS de Bernadette et Philippe qui refuse de démarrer sans assistance. Une petite crise de jalousie ?

« Bon, il est temps de rentrer. On trinque tant qu’assez. »



Plus de photos ici et d’autres sur le site du club, bien sûr.