Panther.jpgPornic, le 21 juillet 2019. Voici venu le temps de l’estivale d’Auto-Rétro Pornic organisée par Christophe et Marie-Christine. Douze autos accueillent de nouveaux venus qui souhaitent adhérer au club : Fabienne, Philippe et leur Panther J72 rouge. Au programme : patrimoine naturel et culturel du pays choletais. 

Nous nous retrouvons à 7 h 30 sur le parking de l’Intermarché de Pornic. Comme d’habitude, distribution des plaques aux pilotes et remise des road-books aux copilotes. Tout le monde étant à l’heure, nous voilà partis à 7 h 45. Christophe prend la tête du cortège, Gérard se faufile au milieu et Jean-Paul fait office de voiture balai.

Acte 1 : la chaussure sous toutes ses coutures

Le soleil n’est pas encore là, mais il pointe son nez à Bourgneuf. Par contre, il ne fait que 16 ° 🌤... On bifurque à gauche pour prendre la route de Machecoul. Nous traversons les cultures maraîchères, Geneston, Montbert, Aigrefeuille-sur-Maine et les vignobles de la Sèvre nantaise sous un ciel un peu laiteux. Vers 9 h, juste avant Clisson, la Panther tombe en panne, quatre voitures restent avec elle, les autres s’arrêtent un peu plus loin. L’embrayage est mort ce matin, ils attendent la dépanneuse tandis que nous repartons. Des festivités dominicales nous empêchent de traverser Clisson que nous contournons par le nord. A 9 h 40, on arrive au musée des Métiers de la Chaussure à Saint-André-de-la-Marche, ça ne s’invente pas ! Pigé ? Un petit café sur le parking, et Alain, Béatrice, Eric, Michèle, Nadine et Jean-Paul nous rejoignent à 10 h (trop tard, le café est remballé 🤨) tandis que Fabienne et Philippe rentrent chez eux pour prendre une autre auto, ils nous rejoindront au restaurant. Une première réussie !

Gilbert, ancien fabricant de chaussures, ouvre le musée spécialement pour nous. Nous sommes dans une ancienne usine fermée en 1985. C’est maintenant un musée associatif employant 1 personne 1/2. Nous commençons par regarder une vidéo sur l’histoire du pays des Mauges, pays des bœufs, enfant terrible de l’Anjou, peuplé de tisserands et de fabricants de savates, sabots, pantoufles... et protégé par saint Crépin, patron des cordonniers. Fin XIXe, la chaussure arrive dans le Choletais, pays des usines à la campagne. Les religieux entreprennent d’occuper les paysans devenus oisifs en créant des ateliers puis des usines qui sont mécanisées en 1920. C’est à cette époque que les époux Boitteau créent la marque « Éram » par anagramme formé à partir de leurs prénoms, Albert-René et Marie-Josèphe. En 1970, c’est l’apogée de la chaussure.
Pour commencer, nous passons devant l’atelier du sabotier, artisan du bois, qui fabrique sabarons (sortes de guêtres) et gamelles. Aujourd’hui, il reste quelques saboteries actives dans la région. Ensuite, le cordonnier, un artisan incontournable, qui fabrique sur mesure les chaussures.
Le cuir coûte cher, aussi les coupeurs sont contrôlés grâce à la machine à piéter qui sert à mesurer la surface des peaux en pieds carrés et en dm2.
Puis Gilbert commente les méthodes et les étapes nécessaires à la réalisation d’une chaussure. On découvre les techniques de fabrication industrielle grâce à des machines parfois centenaires, qui fonctionnent toujours : les presses à découper ; les machines à parer (amincissage des bords), à refendre (coupe dans l’épaisseur), à remplier (pliage des bords de la tige, dessus de la chaussure) ; la machine à monter les emboîtages - dite « 22 semences » - qui distribue 22 pointes en une fois ; la machine « petit point » à coudre la semelle ; la machine à coudre la trépointe (cousu Goodyear 🤷‍♀️). Le bruit devait être infernal. Fabriquer une paire de chaussures est finalement très complexe. Cela demande un véritable savoir-faire, mais également beaucoup de temps !
Pour terminer, nous usons nos semelles sur les traces de la collection de chaussures au travers des âges et des pays, et sous la surveillance de Sam Botte, la mascotte ! Du coup, nous sommes un peu en retard.

Gilbert.jpgCordonnier.jpgSoulier.jpg

À midi passé, nous quittons le musée pour aller déjeuner au Cheval blanc à Saint-Pierre-des-Echaubrognes à une demi-heure de là. Repas excellent ! Service impeccable !

Acte 2 : le yin et le yang

Après déjeuner, à 14 h 30, on décampe et on se suit jusqu'au parc oriental de Maulévrier, tout à côté. Nous pénétrons par l’accès livraisons et sommes tous garés à 14 h 45, prêts à marcher dans le jardin qui s'étend sous nos yeux, calme et paisible. 23 °, la chaleur ambiante ne nous ralentit pas dans ce décor unique et enchanteur où arbres majestueux centenaires et bicentenaires, et beaux arbustes se côtoient. Ce parc de 29 ha, reconnu comme le plus grand jardin japonais d’Europe, nous ouvre ses portes.
Il est communal, géré par une association qui emploie 19 personnes et 70 bénévoles. Douze hectares sont classés. Il est ouvert au public depuis 1985. Auparavant, c’était le parc du château Colbert - le frère du surintendant de Louis XIV - détruit pendant les guerres de Vendée. Il est reconstruit en 1815, vendu aux enchères en 1898, et les nouveaux propriétaires font appel à Alexandre Marcel, célèbre architecte parisien, pour le moderniser : eau et électricité à tous les étages. Marcel marie la fille Bergère et propose à ses beaux-parents de créer un jardin oriental pour assouvir sa passion du Japon. Le parc mêlant des arbres originaires d’Europe, Amérique et Asie est mis en place entre 1900 et 1913. Quand Alexandre meurt, deux congrégations religieuses prennent la succession, mais laissent le parc à l’abandon. Le jardin est restauré au début des années 80 quand la commune le rachète. A noter que le château est indépendant du parc, il est privé et est devenu un hôtel-restaurant gastronomique dont on peut quand même visiter le jardin aux 22 000 pieds de buis. Mais revenons à notre havre de paix. Les arbres plantés maintenant dans le jardin sont tous originaires d’Asie. Le parc a été labellisé par trois experts japonais en 1987 comme parc de promenade inspiré de l’époque Edo (1603 - 1868) et il se veut la représentation du cycle de la vie. La conception du jardin est donc basée sur quelques grands principes : présence de l’eau, représentée par la rivière « la Moine », coulant du levant au couchant ; présence de minéraux grâce aux rochers ; allées de circulation courbes ; fabriques ; abondance de végétaux : cerisiers, azalées, hortensias, hêtres pourpres, tulipiers de Virginie, albizias, érables, séquoias et leurs pneumatophores (excroissances aériennes des racines), ifs et buis taillés en nuage (niwakis), bambous taillés en transparence (éclaircis de l’intérieur), buis taillés en moutonnement 🐑, magnolias grandiflora, ginkgos bilobas ou arbres aux quarante écus, etc.
Après ces explications de Michèle, bénévole de l’association du parc, on traverse le pont Khmer aux quatre statues pour arpenter le jardin de la pagode, calme, reposant et frais, avec ses lanternes, son bassin aux carpes koï, ses rochers... Puis, nous faisons le tour de la pièce d’eau, le cœur du jardin (1,5 km). A la croisée des chemins, nous nous arrêtons devant le temple Khmer appelé « la ruine du temple » par Alexandre. Il a été reproduit à partir de moules provenant de l'exposition universelle de 1900 à laquelle l’architecte orientaliste a participé. À l’entrée, la statue de droite représente Vishnu, dieu protecteur, portant la massue de la justice, et celle de gauche, sa femme Lackmi, déesse de la beauté et de la chance. Plus loin, nous prenons la pause sur le fameux pont rouge ⛩. Encore plus loin, un petit viaduc nous fait passer de la colline des méditations à la butte aux azalées.
Se promener ici, c'est comme suivre un chemin initiatique. La quiétude et la magie des lieux invitent à la contemplation. Ce havre de paix doit être différent à chaque saison, mais tout aussi paisible.

Temple_Khmer.jpgPont_rouge.jpgLac.jpg

A 16 h 30, une collation jus de pomme et thé traditionnel nous attend dans un bâtiment du parc. Côté douceurs nippones, nous goûtons du bout des lèvres les dorayakis, pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges et les mochis, petites boules de pâte de riz gluant garnies elles-aussi de pâte de haricots rouges. Eh non, ce n’est pas du Nutella ! S'ajoute à cela la visite du pavillon des plantes et bonsaïs, et un passage obligé à la boutique. Le temps passe vite en bonne compagnie, il est déjà 17 h 45. Nous repartons même avec une plante pour le jardin, en souvenir !
On reprend les voitures, les tableaux de bord indiquent 31 ° 😅. Des bisous et c’est parti pour une roulade d’environ 140 km pour rentrer à Pornic.

Merci à Christophe et Marie-Christine pour la belle journée zen qu'ils nous ont préparée. C’était le pied !


Photos sur le site du club... et ICI !