Au royaume du bon goût, nous regarderons les gousses de vanille Bourbon sécher dans leurs claies et la fécondation des orchidées. Nous nous enivrerons de parfums et d'épices dans des allées de palmistes et des dédales de caféiers et poivriers. Nous humerons le géranium et le vétiver. Dans les vergers créoles, nous repèrerons la mangue et le litchi, la canne à sucre et le curcuma, la banane...

Le décor est planté... Plein d'exaltation et peut-être... de crampes, nous serons bientôt à Saint-Joseph. Pour nous soulager de la fournaise, nous profiterons aussi du lagon vert et bleu. Bref, nous vivrons intensément !

Pour y aller, nous avons pris un vol direct avec la compagnie Frenchblue, compagnie aérienne à bas prix française créée en 2016 et petite sœur d’Air Caraïbes. Je vous rappelle que nous aurons une petite longueur d'avance sur vous de trois heures ! Bon, je ne vous parle pas du temps car je ne voudrais pas vous fâcher...
Et vous, nos colistiers, Françoise et Jean-Jacques, vous êtes prêts ? Vous avez tout mis dans la valise ? Les bombes anti-moustiques, l'appareil photo, les maillots de bain, le Routard, la crème solaire... Bien. Gite réservé ? Check. Voiture louée ? Check.

A mercredi les gens.. euh, peut-être plutôt jeudi, vous nous laissez arriver, hein ? Et pis va savoir si y’a du vifi là-bas...

A suivre.

Jours 1 et 2 (mercredi 4 et jeudi 5 avril) : littoralement vôtre !

Jour de grève de la seuneuceufeu, nous prenons notre VTC à 15 h 30, un peu plus tôt que prévu. Nous laissons à peine le temps d’arriver à Françoise et JJ que nous sommes déjà dans le « camion » comme dirait Gégé. Tout se déroule à merveille. Pas de circulation sur la N118, même un petit passage par Bièvres pour récupérer la N186 vers Créteil que notre chauffeur a raté ne nous retarde pas. A peine à Orly-Sud, avec Frenchblue, nous bossons. On imprime nous-mêmes les étiquettes de nos bagages aux bornes ; on les colle sur les bagages, les étiquettes ; on va au comptoir dépose-bagages pour hisser nos bagages un par un sur le tapis - l’écran te dit le poids, bingo ! Les 23 kg ne sont pas atteints - ; puis un humain nous donne des étiquettes pour les bagages cabine, quel effort 😜

Plus légers, nous prenons la direction de la porte d’embarquement A23 au premier étage. Alors, il nous faut trouver un distributeur de billets pour Françoise. Nous laissons JJ chez Paul. Le premier DAB est HS, le deuxième, eh bien, lui, il est 🤬... Avalée, la carte, comme ça sans raisons. Bref, passons, après plusieurs coups de fils, Françoise peut faire opposition à sa carte et nous remontons penauds retrouver JJ et boire une petite collation.

Orly
Ensuite les couloirs et l’attente ne sont pas trop longs pour les contrôles... nous embarquons à 19 h 30. 20 h 20, décollage du A330-300. Bonne nouvelle : il y a un pilote - et des hôtesses - dans l’avion ! Nous sommes bien installés, les sièges sont confortables et nos jambes peuvent s’étendre... on a même droit à une caméra sous l’avion.
Sans attendre, à 21 heures, apéro offert par JJ, « après tout, c’es le premier jour des vacances ».
22 heures, dîner : taboulé, blanquette de poulet et crumble. Menu unique, pas mal !
Le repas et les médicaments avalés, j’avance ma montre de deux heures (et pas trois, comme je l’ai dit précédemment), je choisis un film, Au revoir là-haut d’Albert Dupontel, dont beaucoup m’avaient dit du bien et je regarde le début...
#pause 😴😴😴 #biendormi #merci Imovane
7 h 15, déjeuner complet pour nous quatre : café, jus d’o et croissant (6 €) et je reprends les aventures de Maillard, l’escroc aux monuments aux morts.
Notre zinc se parque à 9 h et quart à son point de stationnement sur le tarmac de l’aéroport Roland Garros de Saint-Denis de la Réunion. Nuages. Averses. 24 ºC.

Ce fut une journée pluvieuse donc heureuse comme Françoise de retrouver sa sœur Dominique à la Réunion depuis Noël pour vivre au rythme de leur fils Michael installé ici. Vous suivez ? Reprenons le cour de notre histoire. Nous prenons notre voiture de location, une Dacia Logan un peu bignée, et partons, les filles avec Patrice, le mari de Dominique, les garçons avec Michael, venus tous deux nous accueillir. Il faut deux heures de route pour rejoindre Saint-Joseph. On admire le chantier titanesque de la rénovation de la Route du Littoral, la route la plus chère du monde. Pourquoi un tel chantier ? La route actuelle est particulièrement dangereuse et souvent embouteillée, et la falaise qui la surplombe menace constamment de tomber.
Nous arrivons à midi dans le Sud sauvage et luxuriant de l’île et grimpons chez nos hôtes sur les hauteurs. Nous nous installons pour quelques jours et vous savez quoi ? Ils ont la fibre, veinards que vous êtes !

Il est l’heure de dormir maintenant. Rien fait aujourd’hui mais on n’en peut plus !

Jour 3 (vendredi 6 avril) : la salsa du démon...

Remparts24 ºC. Ciel bleu.
Après un réveil en douceur et le petit déj., nous partons à 10 h 15 en direction de Grand Coude, village des Hauts. Nous nous arrêtons au Petit Serré pour admirer des vallées très encaissées depuis de beaux belvédères. D’un côté, la rivière des Galets, de l’autre, la rivière Langevin et ses Remparts. Les goyaviers (ne pas confondre avec la goyave plus grosse) bien mûrs au parfum musqué et à la chair juteuse et acidulée nous font de l’œil et nous en faisons une petite cure. Les abords accueillent le traditionnel pique-nique du dimanche des Réunionnais. Quel calme !

A 11 heures, nous faisons demi-tour. Il fait tout de même 30 ºC. Et arrivés à Langevin, nous obliquons vers la cascade du Grand Galet - qui est la plus belle de l'île, selon Patrice - en longeant la rivière où il n’est pas rare de voir des baigneurs. Glagla. La route est assez longue et sinueuse. Au détour d’une belle pente bien raide, nous admirons par nous-mêmes la beauté du spectacle. De la roche jaillissent des filets d’eau qui se jettent dans un beau bassin. Plantes exubérantes. Féerie de l’eau...

Cascade
Avec tout ça, il est midi passé. On redescend la route de la Passerelle et presque arrivés à Langevin, nous nous arrêtons Chez Jim pour déjeuner. Un peu refroidis par la devanture, nous sommes agréablement surpris en entrant. Une demoiselle accueillante nous installe en salle. Nous commandons six dodos, petit nom créole de la bière Bourbon locale. Et du rougail à gogo, saucisses et morue. Et un poulet dakatine (au beurre de cacahuète) pour Dominique. Et du rhum arrangé aux jacques (le fruit du jacquier...) offert par le patron. Il faut y aller, c’est une excellente cuisine créole familiale, c’est bon et il y a la quantité.

Jim

A 14 h 30, nous arrivons sur la plage de Vincendo. C’est une grande plage de sable noir, très ventée bien qu’elle soit abritée par de nombreux vacoas, très naturelle. Le chemin est simple jusqu'au bord de l’eau, les rouleaux se brisent sur la barrière rocheuse qui s'avance dans la mer (attention : ne pas s'approcher trop prêt du bord !).

Vincendo
A 15 h 30, nos hôtes nous emmènent ensuite sur la route de Saint-Philippe au puits des Français. La côte est déchiquetée et frappée par la houle. La folle du cap Méchant nous accueille avec ses litanies contre Satan puis nous laisse car nous ne répondons pas à ses suppliques. Les embruns sont remplacés par une pluie fine et chaude. On aurait dû s’en douter avec les arcs en ciel qui fleurissaient un peu partout. Mais téméraires, nous poussons plus loin à pied sur une herbe moelleuse qui amortit nos pas au milieu des vacoas, pour observer le trou du souffleur, trou discret dans la falaise, prêt à cracher le trop-plein d’eau des vagues se brisant sur les rochers.

Francais



Quelques courses et nous rentrons après une belle promenade ; émus devant des panoramas renversants et une côte sauvage sublime. Ce soir, on goûte les rhums arrangés de Patrice. Bonne nuit !

Jour 4 (samedi 7 avril) : bon appétit zot tout’ !

Pareil. Petit déj. au... soleil. Nous partons à 9 h 45 au grand marché forain de Saint-Pierre à une heure de route. Il a lieu tous les samedis matin sur le front de mer du côté nord de la ville. C'est l'un des plus beaux de la Réunion. Il propose un grand choix de tout ce que l'on peut trouver sur un marché. Des fruits et légumes aux volailles, en passant par des produits locaux, de l'artisanat, des vêtements..., mais aussi des produits tous préparés du type samoussas, piments farcis, gâteaux locaux... Nous faisons nos courses de fruits et légumes, olives, gâteau salé et sucré au manioc, tapenade, gâteau sucré à la patate douce... Au retour, mauvaise surprise, un des pneus arrière de la voiture de location est crevé !

Marche PneuMaison

Et si on visitait le village de l'Entre-Deux ? A 13 h 30, on y arrive pour déjeuner à L’Entre-Deux Délices, une crêperie. Six dodos, crêpes et salades sur la terrasse. L'Entre-Deux est un petit village de caractère avec, en arrière-plan, le cadre montagneux du cirque de Cilaos à couper le souffle. Toutes les maisons créoles possèdent une architecture particulière. Elles sont généralement en bois, possèdent un toit en tôle et une varangue (petite terrasse). Elles ont aussi ces fameux lambrequins, petites décorations blanches à l’avant des maisons.

Après cette promenade bucolique, à 16 h 30, direction Grand-Bassin. Nous prenons la route que nous indique mon Waze. Jolie route très sinueuse qui grimpe, qui grimpe pendant une demi-heure. La température baisse, elle, 21 ºC. Nous arrivons à un point de vue. Grand-Bassin est un village isolé dans un cirque entouré de remparts imposants. Cet îlet n’est accessible qu’à pied, par un sentier d’un dénivelé de 700 mètres descendant jusqu’au village qui servit autrefois de refuge aux esclaves. Tout en bas, la cascade du voile de la Mariée que nous pouvons admirer du belvédère. Il fait froid sous les bretelles 😊

Bassin
Nous redescendons par le Tampon et ses quartiers qui descendent vers l'océan. Nous y repasserons pour aller au volcan. Les villages que nous traversons, sont désignés par la distance qui les sépare de la mer, par exemple : le Trentième.

On arrive pour l’apéro et on se couche tôt car nous nous levons à 5 heures demain matin, vous verrez !

Jour 5 (dimanche 8 avril) : X terra 2018

Le chien des voisins a encore bien gueulé dans la nuit. Des seaux d’eau sont tombés sur le toit. Lever : 5 heures (eh oui, ça arrive...) Nous partons à 6 h 15, le jour se lève, il va faire beau. On se rallonge en grimpant dans la montagne après nous être trompés de route. Y’a peut-être une épreuve de plongeon au triathlon de la Saline-les-Bains que nous allons voir. Nous arrivons à la plage de Trou d’eau à 7 h 45.

Xterra
Il s’agit du X terra 2018, en relais ou en individuel, organisé par l’association Ouest Run Triathlon de Saint-Paul. 248 équipes participantes. Une des organisatrices nous explique qu’il n’y a plus de subventions de la mairie pour cette course nature qui va sûrement être abandonnée. Nous sommes là parce que Michael (qui part en troisième position avec 10 km de course à pied) et Manu, son beau-frère (en deuxième position avec 30 km de vélo), y participent. Leur premier relayeur a très bien nagé ses 1,5 km. En attendant l’arrivée, on en profite pour buller sur la plage et faire trempette dans l’eau chaude. Belle réussite, l’équipe finit avec la médaille de bronze !

Snack
Les enfants, les petits-enfants, la belle-famille est là. Nous sommes tellement bien ensemble sur la plage dans un petit coin d’ombre que nous allons au snack pas loin, La Bodega 974, sous des parasols pour grignoter et ne pas trop s’éloigner. Pas de dodos aujourd’hui, mais six bières Phœnix pression, sandwichs en tous genres (American steak, gratiné exotique, gratiné bouchons) pour lesquels l’attente est longue. A la finale, re-trempette, re-crème solaire et nous rentrons par le chemin des écoliers en nous arrêtant sur quelques sites intéressants :

Souffleur16 h 30, le souffleur au bord de la N1, entre Saint-Leu et Saint-Pierre, phénomène géologique de la côte qui propulse de hautes gerbes d’eau dans un fracas de vagues et d’embruns. C'est surtout à voir quand l'océan est déchaîné, et ce n’est pas le cas aujourd’hui... on a déjà vu ça au trou des Français avant-hier.











Gouffre17 heures, la grande plage de sable noir de l’Etang-Salé, puis le gouffre de l’Etang-Salé. C’est un long couloir de roches volcaniques dans lequel les vagues viennent finir leur course de manière spectaculaire. Le site est très agréable. 

Ensuite on reprend la route des Tamarins pour rentrer à la maison et se doucher. Ce sera une petite coupe de champagne, ce soir.







Jour 6 (lundi 9 avril) : allons !

Des seaux d’eau tombent sur le toit. Grasse mat’, on doit prendre notre gîte de Manapan-les-Bains à 11 h 15 et c’est à un quart d’heure de chez Dominique et Patrice.

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Nous déménageons, nous nous installons et nous partons en balade tous les six vers l’est. Après Saint-Philippe, à 12 h 30 et au début de la route des Laves, nous bifurquons vers le Puits arabe et son Jardin volcanique où les vacoas ont repris le dessus. On se promène sur une immense coulée de lave qu’on dirait drapée ou plissée. Paysage lunaire et fracas des vagues sur la roche, on en prend plein les yeux !

Jardin1
De 13 à 16 heures, nous déjeunons à La Case Volcan à Tremblet. C'est un restaurant situé tout près de la coulée de lave de 2007 qu'on ira voir en sortant. Sympa, le patron nous installe dehors alors que le restaurant est complet. Il nous fait découvrir sa cuisine en amuse-bouches et nous permet ainsi de choisir en toute quiétude. Franchement le choix est difficile, tout est excellent. Les glaces et les jus sont faits maison et très bons. Pour commencer, salade de palmiste et... dodos. Au fait, la cigogne sur l'enseigne vient bien d'Alsace... petit clin d’œil à la patronne. À la finale, il pleut des cordes, cela nous donne l’occasion d’aller dans l’arrière-cuisine visiter les bonbonnes de rhum arrangé. Base : rhum 49 ºC. Ingrédients : combawa (citron grumeleux, goût citronnelle - oups, on a l’impression de boire l’insect-écran), faham (orchidée endémique du coin, goût caramel qui arrache), jamblon (prune de Java, bof).

Nous traversons le Grand Brûlé, coulées volcaniques de différentes années, et surtout celle de 2007. On aperçoit un océan de roches noires et un large boulevard grisâtre sur le flanc du volcan. Pas d’habitations sur cette route, et pour cause... Ici, l’île s’est agrandie de 30 ha. Finalement nous arrivons à l’église Notre-Dame-des-Laves à Piton-Sainte-Rose où la lave du piton de la Fournaise a miraculeusement contourné le lieu saint le 9 avril 1977. Ça ne s’invente pas ! Elle a aussi encerclé la gendarmerie, mais c’est moins vendeur. À 17 heures, nous faisons demi-tour et nous dirigeons vers l’anse des Cascades. Une splendide forêt de palmistes abrite un petit port de pêche entouré de hautes cascades coulant en filets sur les falaises alentours. Les vagues se fracassent sur d'énormes galets volcaniques. Ravissant !

Eglise Anse
Ce soir, ti-punch à Saint-Jo et première nuit à Manapany.

Jour 7 (mardi 10 avril) : le cirque aux lentilles

Francoise est heureuse, elle décolle à 7 h 50, seule, pour un tour de l’île en hélico. La totale... voire l’excellence : pas un pet de nuages ! Domi et Patrice sont venus à 6 h 15 la chercher ainsi que JJ. Gégé et moi, nous sommes restés à la location et partons à 8 heures les rejoindre. À 9 h 15, nous nous retrouvons tous les six à l’aéroport Pierrefonds de Saint-Pierre et nous prenons la route de Cilaos en passant par Saint-Louis, Petit-Serré et sa passerelle, Peter Both... Elle est très sinueuse (420 virages selon la légende), et bien abîmée par les éboulements de pierres et les glissements de terrain du début de l’année. Hormis les grands travaux en cours, le décor est somptueux, sauvage. Précipices abrupts, parois rocheuses verticales souvent protégées par des filets et forêts denses. Nous sommes bien dans le parc naturel de la Réunion classé au patrimoine mondial. Vers 10 h 15, nous apercevons un hélicoptère en stationnaire sur un piton. Késako ? Nous sommes arrêtés plus loin au niveau de Palmiste rouge, par la sécurité qui nous explique que l’hélico purge la falaise (il fait tomber les roches instables). On attend une bonne heure. Chaud !

Cilaos1

À midi moins le quart, on se gare à Cilaos - 1 200 m d’altitude - au bout du monde. On se balade dans le marché très créole, Chez Alexandre, concentré de saveurs exotiques, A la vue, un surprenant capharnaüm. A l'odeur, les épices nous taquinent les narines et nous mettent en appétit ; à 12 h 30, nous bougeons les voitures pour aller jusqu’à la mare à Joncs toute proche, déjeuner. Au bord du lac, le restaurant La Perle du Lac propose une formule buffet de tradition créole avec des légumes lontan (d’antan). La brume descend, avant que ce soit complètement bouché, nous faisons quelques photos de la terrasse surplombant le restaurant, comme nous l’a proposé la sympathique propriétaire. La zoreille loue de mignons gîtes à pas cher, on reste ? A table, nous prenons une bouteille de vin blanc de Cilaos, vin demi-doux d’apéritif à la robe orangée. Nous goûtons les lentilles de Cilaos d'un goût unique, le fruit du pain caramélisé, le jacque... dans la varangue avec vue sur le lac. Excellent !

Joncs

Vers 15 heures, on repart direction Îlet-à-Cordes à 12 km pour voir les vignes sur treilles et les plantations de lentilles qui viennent d’être semées. 19 ºC ❄️. Et à 16 heures, on y fait demi-tour pour emprunter le même itinéraire. En redescendant sur la côte, le paysage s'éclaircit et la route offre de nouveau de magnifiques points de vue sur l'ensemble du cirque de Cilaos au détour des lacets.

Cilaos2
Ce soir, ti-punch à Saint-Jo et deuxième nuit à Manapany.

Jour 8 (mercredi 11 avril) : journée libre

Encore une belle journée de vacances. Un programme d’enfer. Comme il est dit dans les programmes des circuits organisés : journée libre. Lever tard, transats sur la plage de la piscine (eau fraîche, mais les courageux se baignent), bref la bulle... Aux alentours de midi, Domi et Patrice se joignent à nous. Nous résidons dans un des logements d’une maison d’architecte atypique surplombant l’océan. Avec sa décoration raffinée, il offre un cadre de vie agréable. À 14 heures, on bouge avec difficulté, mais le déjeuner nous appelle au resto en face. Six dodos et des tapas créoles... si !

Tapas

La journée se passe sans difficultés. On sépare les garçons des filles. Les premiers vont faire réparer la roue crevée. Les secondes font des courses. A la tombée de la nuit, vers 18 heures, nous allons ensemble faire une balade apéritive au bout de la rue à Manapany-les-Bains. Nous descendons jusqu’au bassin naturel aménagé au milieu des rochers. C’est un ti-coin charmant pour la baignade avec des douches. Derrière, on voit se former des vagues qui feraient rêver les surfeurs.

Manapany

Soirée à Manapany, on abandonne le rhum pour des dodos. Nous goûtons les longanis achetés cet après-midi sur le bord de la route. Ce fruit ressemble au litchi, mais n’a rien de commun en goût. L’intérieur est certes composé d’une chair translucide, mais sa saveur rappelle le radis. Et on se couche tôt car le départ est programmé pour 7 heures...

Jour 9 (jeudi 12 avril) : Volcanik park

Dur dur le réveil ! Domi et Patrice sont piles à l’heure devant notre porte à 7 heures. Nous partons illico ensemble à Saint-Pierre où JJ a rendez-vous avec un ophtalmologue et nous l’attendons. Rien de grave. A 9 h 30, nous pouvons démarrer notre voyage vers le volcan. Nous traversons le Tampon puis la Plaine-des-Cafres et enfin Bourg-Murat. Là, nous avons l’idée saugrenue de prendre de l’essence au moment du remplissage de la cuve de la station. Il est 10 h 15, on nous promet un quart d’heure d’attente, on attend une heure. À Bourg-Murat, nous bifurquons sur la route forestière du volcan menant au site emblématique du piton de la Fournaise. Nous faisons une halte photos au belvédère du pas des Sables à 2 350 m d’altitude. Il fait d’un coup plus frais. Changement de décor ! En contrebas, un paysage lunaire majestueux où nous allons pénétrer. La traversée de la plaine des Sables est homérique, 7 km environ de piste et d’ornières jusqu’au pas de Bellecombe à 2 354 m d’altitude. Garés, nous accédons à pied au belvédère pour admirer l’enclos - fermé en ce moment à cause de l’éruption du 3 avril, veille de notre départ - et le Formica Leo, petit cône volcanique sur le flanc du piton. Nous avons beaucoup de chance car le temps est dégagé aujourd’hui. Des teintes rougeâtres, orangées, grises, ce monde désertique est inoubliable.

Sables   Formica

Il est déjà 12 h 30, on redescend. Retour à Bourg-Murat à 13 h 20 et déjeuner au restaurant Ti’kan. Nous passons un agréable moment sous la tonnelle de ce restaurant très simple, l’accueil est sympathique, nous choisissons des rougails 😉 saucisse et poulet grillé et bien sûr, six dodos... les samoussas sont exceptionnels. Après le petit rhum arrangé, vers 15 h 30, Domi et Patrice nous quittent car ils ont un rendez-vous médical. Nous prenons le décision de visiter la maison du Volcan à Bourg-Murat. Mais il est un peu tard, et la personne de l’accueil nous conseille de venir avant 15 heures un autre jour pour profiter pleinement de la visite. On fera ça. Donc nous rentrons à Manapany nous reposer.

Ce soir, ti-punch et gratin de chouchous (une grosse poire au goût entre la pomme de terre et la courgette) à Saint-Jo. Les Réunionnais consomment tout dans le chouchou : le fruit en gratin, en soupe..., les pousses en brèdes sautées, le tubercule en frites.
Quatrième nuit à Manapany.

Jour 10 (vendredi 13 avril) : la Réunion commence ici...

9 h 30 : nous partons tous les six pour le marché sous la halle de Saint-Joseph. Nous faisons nos courses de samoussas, tapenade, olives, tomates, concombres, ananas tout en regardant des fruits moins connus de nous : pitaya (fruit de cactus), zatte (pomme cannelle), songe (chou de Chine)..., les orchidées. Nous dégustons même un sorbet coco. Le thermomètre de la voiture affiche 37 ºC à 11 h 30 quand nous repartons. Nous faisons tous un Loto, vendredi 13 oblige... on a le droit d’y croire, non ?



Nous retournons au bassin de Manapany pour déjeuner. Nous avons réservé Chez Jo pour midi. Depuis le début de notre séjour, nous réclamons des zourites (pieuvres), c’est chose faite en carry dans la petite marmite traditionnelle et sur une nappe en tissu. On préfère les bouis-bouis. Dehors il pleut.

À 13 h 45, Domi et Patrice nous quittent et nous décanillons pour la Cité du Volcan. Les essuie-glaces fonctionnent à fond dans la montée au Tampon. Nous arrivons peu avant 15 heures pour tout apprendre sur la vulcanologie et le patrimoine géologique de l’île... quand les volcans ont du panache. Saviez-vous qu’il y a 20 000 ans, l’activité du Piton des neiges s’est arrêtée. Qu’une caldera est un cratère de plusieurs kilomètres de diamètre entourée de falaises de quelques centaines de mètres de haut. Celle du Piton de la fournaise, l’Enclos Fouché, fait 8 km de diamètre. Nous avons droit à une séance de cinéma 4D genre Futuroscope avec fauteuils gigoteurs et effets mouillés, immersion au cœur du piton. Une belle découverte, mais nous n’avons pas le temps de tout voir, deux heures ne sont pas suffisantes. Dehors il pleut.

Il ne nous reste plus qu’à rentrer pour préparer un apéro dînatoire car ce soir, c’est chez nous que ça se passe, avec Bianca, Michael, leurs deux petits et les parents. Dehors il pleut.

Jour 11 (samedi 14 avril) : La plage - 2018 - Biopic - 3h

Tampon

Dehors il pleut. À 9 h 30, nous partons tous les quatre pour le marché forain du Tampon. Pendant le trajet, les nuages s’écartent et la pluie cesse. Deux plants de bananiers nous attendent au stand F7. Nous les avons commandés hier à un forain au marché de Saint-Joseph. Nous achetons aussi des ananas Victoria au plumet piquant, ainsi que le couteau adéquat, et un avocat à point pour ce soir. Nous arpentons le marché qui n’est pas immense puis nous descendons au centre commercial Grand Large de Saint-Pierre sur le front de mer pour acheter des souvenirs. Nous avons rendez-vous avec Domi et Patrice devant le casino à quelques kilomètres. Passage obligé par le grand marché qui remballe. On avance et on recule... 🎶 Trouvés ! On ne joue pas, on se promène, mais l’heure de manger arrive. 

À 13 h 30, nous faisons une pause déjeuner au Cocotier qui n'est pas un snack comme les autres. La terrasse située à l'arrière est particulièrement agréable. La patronne aussi. Un petit rhum léger à la poire en picorant des chinoiseries au crabe pour commencer puis du poisson à la plancha (espadon et daurade) avec frites et crudités locales. Voilà !

Sur la route de Saint-Joseph, vers 15 heures, une pause sur la plage de Grand-Anse s’impose. Qui randonne, qui marche, qui dort sous les cocotiers, qui regarde fasciné le déferlement des vagues... Un mariage, des anniversaires, les familles profitent de ce décor de carte postale. Les embruns se mêlent aux fines gouttes de pluie. Le soleil se cache derrière la falaise, la nuit tombe, il est 18 heures.

Grandanse

Ce soir, ti-punch à Saint-Jo et avant-dernière nuit à Manapany. Il tombe des cordes.

Jour 12 (dimanche 15 avril) : la fête à Saint-Leu

À 9 h 30, nous partons tous les six pour la plage et le port de Saint-Gilles-les-Bains, zorey land. Une bonne idée car le temps est superbe. Mais on ne s’y arrête pas. Le ciel étant dégagé, nous décidons de monter au piton Maïdo pour voir le cirque de Mafate. Hortensias, cryptomérias (sapins créoles), genêts, familles pique-niquant sous les tamarins, brume... À 11 h 30, le Maïdo est devant nous, 2 170 m, bouché ! On attend. « Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » Rien.

Filles

Du coup, peu avant 13 heures, marche-arrière. Dans la descente, nous nous arrêtons au restaurant Chez Doudou à la Petite-France, une grande case en bois simple et rustique. Menu unique avec apéritif et beignets, dodos, buffet chaud et desserts à volonté, café, rhum arrangé, le tout pour 23 euros. Très bon rapport qualité/prix.

Doudou

15 h 15 : le ventre plein, nous repartons vers la plage programmée ce matin, mais les places de parking sont chères. Il ne faut pas oublier qu’on est dimanche ! Tous les Réunionnais sortent pour pique-niquer, manger du poulet grillé ou aller à la plage. Nous continuons vers Saint-Leu sans nous arrêter. Nous nous installons tout de suite (il est 17 heures) en bord de mer sur la pelouse derrière les baraques à frites et face à la scène où a lieu le concert gratuit en plein air du dimanche soir. Et face au coucher de soleil tout orangé. L’ambiance est bon enfant, les familles s’installent sur la pelouse pour passer une soirée tranquille au son de l’orchestre. La musique plus R&B que traditionnelle ne commence qu’à 19 heures bien tassés ! Nous écoutons le groupe une petite heure en sirotant une Leffe et puis nous quittons la fête. Nous avons encore un peu de route pour rentrer.

Ce soir, pas ti-punch à Saint-Jo, mais dernière nuit à Manapany.

Jour 13 (lundi 16 avril) : c’est fort en curcuma !

À 11 heures, valises faites, nous quittons Manapany et remontons pour trois jours dans le quartier Jean-Petit de Saint-Joseph chez Domi et Patrice. On se trompe de chemin encore une fois ! Puis ensemble, nous retournons déjeuner à Langevin Chez Jim. Nous y étions allés le troisième jour et le restaurant nous avait plu. Toujours bien. Six dodos. Six sautés de daurade gros piment 🌋 Petits beignets à la banane pour finir, un peu étouffe-chrétien quand même, comme dirait JJ.

A 15 heures, direction la Plaine-des-Grègues et sa Maison du curcuma, au creux de montagnes verdoyantes dans les Hauts de Saint-Joseph. C’est la capitale du curcuma, appelé aussi le « safran péi ». Dans la boutique, une vidéo fournit des explications sur le processus de transformation de sa racine. Les rhizomes frais sont lavés, épluchés et ensuite coupés en cossettes qui sont séchées. Après séchage et tri, les fines lamelles sont réduites en poudre d’où est extraite l'épice. Mémé Rivière produit un curcuma de luxe extrait de la racine mère car c’est là que l’on trouve le plus de curcumine.

Falaise

Il est encore tôt et nous allons nous promener à pied sur les falaises de Saint-Joseph par un agréable sentier littoral jusqu’à la petite plage de Ti’Sable blottie dans les rochers avec coucher de soleil et joggeurs en prime au retour.

Ce soir, ti-punch à Saint-Jo, et on reste.

Jour 14 (mardi 17 avril) : le cirque à la vanille

7 heures : départ sous un ciel bien bleu vers Saint-Pierre et l’ouest. Nous empruntons la route des Plaines après le Tampon en direction de la côte Est, la côte au vent plus humide. Nous passons par Bourg-Murat, la forêt de Bélouve... À 9 heures, arrêt pipi au col de Bellevue à 1 500 m. Nous continuons par la Plaine-des-Palmistes et Saint-Benoît. À Rivière du Mât, après avoir traversé toute l’île, on quitte la nationale pour Salazie à 22 km. À Grand-Îlet, la route forestière du Haut Mafate commence sa montée enchanteresse. La route passe à travers des gorges fabuleuses couvertes d’une végétation luxuriante d’où jaillissent d’étroites et belles cascades telle que celle qui « pisse-en-l’air ». Terminus au col des Bœufs à 11 h 30. Il est situé à 1 958 m d'altitude sur la ligne de crête entre les cirques de Salazie et Mafate. On ne sait pas où poser notre regard... Le ciel est totalement dégagé et nous pouvons admirer un spectacle à 360º époustouflant. A regret, nous rebroussons chemin : fougères arborescentes, bambous d’un bon diamètre, acanthes, filaos, bananiers - et j’en passe qu’on ne connaît pas - nous saluent au passage.

Mafate

12 h 30 : on se pose à Hell-Bourg, petit village typique du cirque de Salazie, et entrons au Ti’Chouchou pour déguster un excellent civet de zourite, bananes flambées et ananas frais. Et six dodos ! Pas de rhum arrangé, ça se perd !

Hell

14 heures : les boutiques.
15 heures : le pittoresque cimetière paysager de Hell-Bourg. Il a la particularité d'être extrêmement bien fleuri et d'offrir une jolie vue sur un piton. Il croule sous les bégonias. Il n'y a pas vraiment d'allées et il faut zigzaguer entre les tombes pour le traverser.
16 heures : le voile de la Mariée, l'une des plus belles cascades de l'île.
Nous rentrons par la côte Est, c’est-à-dire la route des Laves et Saint-Philippe.

Cimetiere

Ce soir, pas ti-punch à Saint-Jo, mais cette fois, apéro dînatoire chez Bianca et Michael.

Jour 15 (mercredi 18 avril) : je dois m’en aller !

Pour ce dernier jour, la pluie fait son show. Nous avions prévu d’aller au Jardin du parfum et des épices, trésor de la nature réunionnaise à Saint-Philippe, si le temps le permettait, et de profiter de la visite guidée de 14 h 30. Ce qui nous laissait le temps de rejoindre l’aéroport pour rendre la voiture de location à 18 heures. Mais le climat en décide autrement... Voiture chargée, gourmands que nous sommes, nous prenons bien la route de Saint-Philippe, mais à 13 heures, on s’arrête à La Case Volcan, ce petit restaurant au bord de la route juste avant les coulées de lave, que nous avons déjà testé et approuvé. Ce coup-ci, on goûte les bringelles (aubergines).

Puis c’est le moment de dire au revoir et merci pour ces moments à Domi et Patrice. Nous continuons notre chemin humide avec de petits détours par l’église de Sainte-Anne toute blanche et la cascade Niagara à Sainte-Suzanne.

Anne Niagara

Nous sommes à destination à 17 h 30, à l’heure pour Rent-a-car mais en avance pour Frenchblue - notre avion part à 23 h 30. On attend. Je ne vais pas refaire le récit du voyage car c’est pratiquement le même qu'à l'aller en sens inverse... L’avion, c’est un A350-900. Nous décollons avec un quart d’heure de retard, à 23 h 45 pour un vol de dix heures et quarante minutes.
Voilà ! Aurons-nous notre dernier ti-punch ? 🍹🍽🍷😴✈️