En ce week-end de mi-juin 2018, Auto-Rétro Pornic a rendez-vous avec les mystères de l’Ouest. Pas une minute à perdre, tout le monde en voiture, et roule.
Destination : le Morbihan !
De curieuses gravures préhistoriques baliseront notre balade et nous remonterons le temps avec Mam Goz.

Famille, amis, malchanceux du club qui ne sont pas de la sortie... tout le monde peut nous suivre sur ce blog voyageur !
On se retrouve pour une incursion dans le temps breton !

Les quinze équipages participant à cette épopée ont rendez-vous le samedi 16 juin à partir de 7 h 45 sur le parking du Crescendo de Leclerc pour un départ à 8 heures vers le Golfe du Morbihan. Les filles, nos Gentilles Organisatrices, nous ont demandé de prendre dans nos bagages, marinières - à porter à un moment ou à un autre de la balade - ; casquette et visière du club - à coiffer car il va faire beau ! - ; coupe-vent - à enfiler sur le bateau - et recueil de chansons. Cette escapade de deux jours s'annonce sous d'heureux auspices...

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Samedi 16 juin à 7 h 45 sur le parking du Leclerc de Pornic. 15 équipages au départ de cette escapade magique. Soleil. Malgré l'heure matinale, tout le monde est à l’heure et toujours la même convivialité.
Distribution des plaques aux pilotes, remise des road-books aux copilotes, petit discours de notre équipe de charme. Martine nous détaille le programme, distribue le quizz, et nous partons à 8 heures passées à la rencontre du Sud de la Bretagne pour un périple d’environ 300 km. Martine devant, Brigitte au milieu, Eve derrière, Isabelle... en vacances.

Acte 1 : imper et une petite mer !

Nous traversons le pont de Saint-Nazaire puis la zone portuaire - le paquebot en construction, MSC Bellissima, a changé de cale, il est à l’eau maintenant. Vers Montoir-de-Bretagne, on pénètre dans le parc de la Brière. Saint-Joachim, la Chapelle-des-Marais, Herbignac... A 9 heures, le soleil perce timidement. Nous sommes à l’affût des clochers et des points d’intérêts à dénicher pour le quizz. Un peu plus loin, à Férel, nous entrons en Morbihan. On enjambe l’estuaire de la Vilaine au barrage d’Arzal. Au Guerno, joli petit village non loin du parc animalier de Nicolas Hulot, nous nous arrêtons sur la place de l’église où une table nous attend sous les arbres pour une pause-café. On serait bien resté ! A 10 heures, on remet le contact pour continuer vers Noyal-Muzillac, Berric, Sulniac. 10 h 30 : pluie, ça capote !

Au Gorvello, nous nous arrêtons pour notre première visite à la distillerie où Nicolas Poirier (ça ne s’invente pas !) nous dit tout sur la pomme dans son verger.
Trois catégories traditionnelles :
- Acidulées grâce à l’acide malique, elles sont plus juteuses. C’est la pomme de table.
- Amères et douces-amères à cause des polyphénols (antioxydants) ou tanins. Ici, c’est 70% de la production.
- Douces, farineuses et juteuses. Elles servent à équilibrer l’assemblage ou pommage.
Les arbres du verger ont été plantés en 1992, ils sont orientés nord-sud et les rangées sont espacées de 6 m. Des moutons assurent la tonte de l’herbe.
Ce sont des arbres basse tige : 650 arbres à l’ha, 40 tonnes de fruits, pour un investissement de 10 000 euros de l’ha. 1ère récolte au bout de cinq ans. Production pendant 45 ans.
Les Twingo et les camions, euh non, les abeilles et les bourdons des ruches de l’exploitation pollenisent deux variétés différentes pour une floraison tardive, vers le 15 mai, la seule crainte maintenant est la grêle. Les fruits tombés sont récoltés début octobre - mi-novembre, les arbres sont taillés en hiver.
Puis, nous entrons voir la transformation. A l’intérieur, les pommes sont triées, lavées, rincées, essorées, séchées, broyées ou pilées. Elles tombent dans le conquet et passent au pressoir pour obtenir, en moyenne, 650 litres de pur jus pour une tonne de fruits pressés.
Le jus est acheminé ensuite vers les cuves pour être clarifié (la pectine tombe au fond). Au bout de dix à douze jours, la fermentation indigène (les levures sont présentes dans le jus) commence que ce soit pour faire du jus de pomme ou du cidre. L’établissement fait embouteiller 70 000 bouteilles et continue la fermentation du cidre haut de gamme par méthode champenoise. Le cidre est distillé dans un alambic puis l’eau de vie passe dans les fûts de chêne. Nous pénétrons dans le chai à barriques. L’eau de vie reste trois à six mois en fûts neufs, puis jusqu’à douze ans en fûts roux réformés, fûts qui ont contenu des grands crus de Bordeaux pendant quatre ans. En fin de vie, l’eau de vie est arrondie par passage en fûts ayant contenu du whisky ou du pommeau. Arrive le moment tant attendu de la dégustation : Petit prince Guillevic, Pommeau de Bretagne, Fine Bretagne (appelée aussi Lambig), jus de pomme de variété Bedan ou Guillevic, LA pomme du Morbihan.

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12 h 45 : nous quittons la Distillerie du Gorvello après avoir remercié chaleureusement notre hôte, Nicolas, qui s’est reconverti et a acheté l’exploitation agricole il y a six ans. Il travaillait dans l’édition. Une visite très agréable où on a appris plein de choses. Et surtout, un bel exemple de production bio de bout en bout.
Nous pouvons décapoter ! Le temps se maintient, on repasse à Sulniac, puis Elven, Monterblanc.

13 h 30 : nous déjeunons au Petit Verger. On recapote car un grain menace ! Nous entérinons la méthode Brigitte. C’est quoi ? Eh bien, ça consiste à mélanger les participants à table. Je vous explique. Une carte de tarot est posée sur chaque assiette. Chacun tire une autre carte dans un pochon, un pochon pour les femmes, un pochon pour les hommes. Les cartes s’assemblent et les tables s’organisent. Bien. Bon. Bravo.

15 h 30 : nous partons pour le Morbihan Aéro Musée sur l’aérodrome de Monterblanc. Nous grimpons dans un Nord 2501 Noratlas dont le premier vol a eu lieu le 10 septembre 1949. Dimensions : 32,50 X 21,96 X 6m ; il pouvait transporter 45 hommes ou 18 civières, et il faut imaginer le bruit et les vibrations. Dans le hangar no 4, un Fouga magister et un T-33 ou T-Bird fabriqué par Lockheed.

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16 h 30 : contact, moteur. Adieu Tanguy et Laverdure. On traverse le camp militaire de Meucon, puis nous rejoignons le village de vacances de la Lande du Moulin à Sulniac et à une petite heure de là. Nos prenons nos clefs et gagnons nos chalets en voiture, la grande classe ! Transis, nous nous installons par deux couples. Les courageux vont à la piscine, les autres font ce qu’ils veulent veulent veulent. La consigne est de filer au restaurant à 19 h 30. Nous sommes bien logés, chacun sa « suite » séparée de l’autre par une pièce à vivre commune, une belle terrasse propice à flemmarder au soleil si d’aventure il y en avait. Le village accueille un mariage en même temps que nous, mais le club est assez grand pour que nous ne nous gênions pas.

Bon, j'y vais🍹À tout à l'heure ou à demain... on verra si y’a du vifi là-bas.

Au restaurant, les cartes à jouer sont en place sur les tables, mais certains convives truquent le jeu. Après que tout ce joli monde s’est installé, on passe une bonne soirée avec Patrick, DJ, chanteur, magicien et ventriloque. Quel client, cet Arthur ! Jeff et Jean-Marc n’ont qu’à bien se tenir... Catherine, Alain, Véronique, Luc, Christine... se souviendront de leur participation. En fin de soirée, le danse floor s’anime sacrément. Dodo à minuit, on avait la permission de Mam Goz !

Arthur Chenille

Acte 2 : ceci n’est pas une pierre

Dimanche 17 juin 2017. 8 h 30, ciel gris, on ne décapote pas ! Luc a crevé, enfin son auto... c’est ballot. Il regonfle sa roue histoire d’aller jusqu’au bateau. Nous avons une heure de route pour aller au port de Larmor-Baden garer nos autos sur un parking privé et privatisé. A mi-chemin, à Vannes, le soleil se montre, on poursuit encore sur une jolie route jalonnée d’hortensias. A 10 heures, La voyageuse nous emmène sur la petite île de Gravinis pour admirer son cairn. Gravinis viendrait du celtique Govero, gouffre, tourbillon... l’île est située au milieu du golfe du Morbihan né il y a 7 500 ans grâce à la montée des eaux due à trois phénomènes : la fonte des glaciers, la transgression flandrienne (eh oui !), et les rivières d’Auray, Vannes et Noyallo. Il comporte 42 îles toutes privées.
En dix minutes, c’est bouclé, on débarque. Le cairn de Gravinis est un site mégalithique d’art et architecture néolithiques. Julie nous guide. Un site mégalithique peut être constitué de stèles, menhirs, cercles ou dolmens, œuvres des géants. Ce site n’est pas unique dans le golfe, on y compte 6 000 menhirs et 1 000 dolmens. Là, c’est un dolmen qui remplit donc une fonction funéraire, on n’a pas retrouvé d’ossements : est-ce un tombeau pour une élite ou un site rituel ? C’est vous qui voyez. Le site est daté d’entre 4 100 et 3 100 avant Jésus-Christ c’est-à-dire juste avant l’âge des métaux, des Gaulois, avant les Égyptiens. A cette époque, l’homosapiens, de même taille que nous contrairement aux idées reçues, n’était pas si primitif que ça. Il travaillait le bois, il tissait, il faisait de la poterie. Quant à la pierre, il utilisait du granit, de l’orthoniess et du quartz, mais quelquefois aussi des pierres de réutilisation. La dalle de 23 tonnes recouvrant la chambre funéraire provient de la couverture de la Locmariaquer juste à côté, à l’entrée du golfe (4 km à vol d’oiseau). Elle est gravée sur sa face cachée de motifs se raccordant parfaitement à ceux de la table des Marchands.
Nous pénétrons, par groupes de dix, dans la chambre funéraire au fond d’un couloir d’environ quatorze mètres. Elle pourrait contenir dix corps. Il faut se courber pour y arriver (les malodos se le rappellent), mais ça vaut le coup. Les vingt-trois piliers offre au regard un décor impressionnant et bizarre. Des cerceaux, des vaguelettes, des outils, un arc et des flèches... imbriqués les uns dans les autres. Une des dalles comporte, en son milieu, des creux façonnés par l’homme sans que les chercheurs aient trouvé une explication. Les traits sont réguliers. Pour graver une dalle avec un percuteur à quartz ou un burin, il fallait compter quatre à cinq mois de travail.

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11 h 45 : on rembobine jusqu’aux voitures puis, décapotés cette fois, nous prenons la direction de la Tour-du-Parc pour déjeuner à La Croix du Sud. Quarante minutes plus tard, nous y sommes, prêts à manger et écouter une brouettée d’histoires drôles mignonnes... ou moins... ou plus... C’est Alain qui entame, Martine suit, Luc, Gérard, Véronique ; Philippe n’est pas en reste au grand dam de Bernadette.
On a bâché les habitacles en arrivant au restaurant car le ciel était menaçant à l’ouest, et cela restera comme ça ! A 15 h 10, nous démarrons pour aller visiter librement le château de Suscinio bâti au bord de l’eau à Sarzeau. Nous avons une heure.
Bâtisse du XIIIe siècle, l’ancienne résidence des ducs de Bretagne sur la presqu'ile de Rhuys évoque un riche passé historique et nous offre des explications sur la vie quotidienne au Moyen Âge. On parcoure les trois étages du logis Est de ce château fort composés de la salle des banquets, des latrines, de la garde-robe du duc... on s’essaye d’ailleurs à des tenues d’époque. Mimi, non ?

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Au dernier étage, un trésor nous attend. Le pavement intact de l'ancienne chapelle aujourd'hui disparue est exposé comme témoin de l’art décoratif dans l’architecture médiévale. Cela mérite le détour. Puis la courtine et sa vue remarquable sur les alentours, nous emmène dans les imposants espaces du logis Ouest où sont mis en scène les légendes bretonnes avec le roi Arthur, l’enchanteur Merlin, la table ronde, la quête du Graal...

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Puis le programme s’accélère.
A 17 heures, Valérie, copine de Véronique, immortalise la photo du groupe en marinière, devant le château.

Groupe

A 18 heures, le barrage d’Arzal et L’inflexible nous donnent un coin pour boire un pot et écouter les résultats du quizz :
1er: Christine et Jean-Noël avec 33 points, ils gagnent un livre sur les beaux villages et cités de charme de Bretagne ;
2e : Michèle et Tony avec 31 points, une bouteille de cidre ;
3e : Véronique et Luc avec 29 points, une bouteille de cidre. Ils nous ont quittés à Arzal, bac philo de Juliette, demain, oblige !
Les autres ont un lot de consolation, des cartes à jouer. On pourra tester la méthode Brigitte chez nous !

Tony remercie nos anges - nous aussi - de leur chouette organisation et annonce ouvertes les candidatures pour la prochaine sortie. Elles ont été de vraies petites mères pour nous en choisissant de belles visites, de bons repas, une animation magique et pour les autos, en privilégiant des routes bucoliques.

Route

A 18 h 45, on se sépare... il est temps, il commence à pleuvoir à seaux... Nous voulions pousser jusqu’à Pénestin (prononcer pénétin) pour shooter les autos et leurs propriétaires en marinière, mais on abandonne. Nous avons encore près de 100 km à faire.
Arrivés à Pornic, on a 370 km au compteur.

Kenavo !



Plus de photos ici et d’autres sur le site du club, bien sûr.

Mercos