Port

Vendredi 10 septembre 2021

La majorité des participants arrivent le vendredi soir. Rendez-vous à été donné à 17 h au camping Portland à Port-en-Bessin pour récupérer les clefs des cottages en échange d’un pass sanitaire. 🍹Un apéritif convivial est servi au camping, sur la terrasse de nos hôtes. Chacun a apporté des munitions liquides et solides !
Après l'apéritif, nous nous dirigeons en voiture au restaurant Le 6.3 Resto Home à Port-en-Bessin. Déco épurée pour gourmets de passage. Au menu, du bon, de l’original.

Samedi 11 septembre 2021

14 degrés, ciel dégagé. Nous avons rendez-vous à 8 h 30 sur le parking du camping. On décanille à 8 h 45 pour le Café du Port sur les quais du bassin de Port-en-Bessin : ☕️café, croissants… On passe un bon moment sur la terrasse au soleil☀️.
Nous partons à 9 h 45 du parking public où nous nous étions garés pour Nonant (près de Bayeux) et sa chocolaterie, par des chemins détournés. Le pauvre bocage normand nous voit passer, paisible dans le matin ensoleillé.

À 10 h 35, on s’arrête devant la Chocolaterie du Drakkar. Dans le musée, nous découvrons l'histoire du chocolat grâce à notre guide, Valériane.
Le cacaoyer pousse dans les régions équatoriales telles que Sao Tomé en Afrique. Il peut attendre 5-7 m de haut et pousse en sous-bois car il craint le soleil et les gouttes de pluie. Il a pour fruits les cabosses qui contiennent les fèves de cacao entourées de mucilage. Il produit ses premières fleurs à l’âge de cinq ans. Un arbre produit 100 000 fleurs femelles qui donnent 25 cabosses, elles serviront à fabriquer 1 kg de chocolat. Les cabosses mettent six mois à pousser et on les récolte à la main deux fois dans l’année lorsqu’elles deviennent jaunes. Elles sont fendues à la machette pour en extraire les fèves qui sont mises dans des bacs en bois recouverts de feuilles de bananiers pour fermenter pendant une semaine. Ensuite, la dernière opération consiste à étaler les fèves pour bien les faire sécher pendant une à deux semaines. Enfin, elles sont ramassées, triées à la main et mises dans de grands sacs pour l’exportation.

Passons à l’Histoire… Ça vous intéresse ?
Les Mayas utilisaient les fèves de cacao comme monnaie. Puis ils se sont aperçus que les singes les mangeaient. Bingo ! Ils appellent « xocolatl » le chocolat chaud épicé obtenu en rôtissant et broyant sur des métates (pierres à moudre) des fèves de cacao mélangées à des piments. En fait, ils croyaient que le chocolat était un cadeau du dieu-serpent à plumes, Quetzalcóatl.
Plus tard, pas malin, Christophe Colomb prend les fèves de cacao pour des excréments.
En 1515, Cortés arrive au Mexique. Il extermine les Aztèques abusés qui croyaient voir dans Cortés Quetzalcóatl dont le retour était annoncé par la prophétie. Cortés rapporte le chocolat chaud au roi espagnol, Charles Quint. Le chocolat « à boire » arrive en Europe.
Anne d’Autriche se marie à Louis XIII à condition d’apporter son chocolat, breuvage qui fait ainsi son apparition en France. Marie-Thérèse d’Autriche adore aussi le chocolat et persuade Louis XIV de le démocratiser. Il donne le titre de chocolatier du roi à David Chaillou pour 25 ans. C’est le premier maître chocolatier de France.

Au gré de la visite, on apprend que Le Belem transportait les fèves pour Meunier ; que le boudin espagnol est l’ancêtre de la tablette… de 🍫 ; que Tobago and Coffee à Londres est l’inventeur du chocolat chaud que nous connaissons.
M. Hotot est le créateur de cette chocolaterie dont la spécialité est le « Drakkar », une mousse pralinée meringuée. Elle est baptisée ainsi en mémoire des Vikings qui ont conquis la Normandie. Le praliné est cuit, puis refroidi et broyé pour obtenir une poudre très fine. Ensuite la recette pour fabriquer la mousse de praliné à tremper dans la meringue est tenue secrète. Deux maîtres chocolatiers et un apprenti travaillent 50 chocolats différents fournis par Valrhona. Nous apprenons également que l’amidon sert à emprisonner l’alcool à l’intérieur des pralines. Malin !

Il existe trois espèces mères de cacao :
- La meilleure variété est le Criollo, mais il y en a peu. La cabosse est rouge.
- La plus répandue est le Forastero à cabosses orange.
- Le Trinitario est un hybride, à cabosses jaunes, c’est le bas de gamme.
Les plantations de cacaoyers sont menacées. En Afrique, la déforestation a changé la production qui n’est plus qu’industrielle sauf à Madagascar. L’Asie est nouvelle sur le secteur. On estime que, dans 50 ans, le chocolat va devenir extrêmement cher puis disparaître.
En attendant, il y en a encore. On sort de la boutique à 11 h 45 et les coffres sont bien chargés.

Nous empruntons un moment le circuit des plages du débarquement aux noms évocateurs Omaha Beach, Coleville-sur-Mer, pour retourner à Commes au château La Chenevière, hôtel élégant, et son resto bistronomique raffiné, Le petit jardin, pour déjeuner seuls au monde dans un cadre naturel. Jean-Pierre y va de son petit discours pour le programme de l’après-midi.

On repart à 14 h 20 pour rejoindre la fête de la CMCAS de Caen à Saint-Laurent-sur-Mer. Cette fête organisée par chaque région, a lieu tous les deux ans : plein d’animations et un orchestre sur les pelouses du centre. Le stand RAC-EGF bien décoré nous attend à l’entrée car Jean-Pierre et Véro ont organisé des baptêmes en anciennes. Les heureux bénéficiaires votent pour la voiture « coup de cœur ». Ça va fort. À peine rentrés, déjà repartis. Guy se perd...
18 h 30 : fin de la partie.

Nous sommes de retour au camping à 19 h 30. Un cocktail avec petits fours copieux nous attend. Une jolie surprise ! Jean-Pierre annonce le résultat du concours des moins sortis aux préférés : Boxster grise, Alpine GT, Jaguar, Peugeot 204 et Citroën DS ex-aequo, Alpine A310, R8 Gordini, Ferrari…
The winner is la Deudeuche ! Lucette et Yannick remportent brillamment le gros lot : une bouteille de champagne !
Un très bon dîner à suivre au son d’une chanteuse rockeuse androgyne.

Dimanche 12 septembre 2021

13,5 degrés, ciel dégagé et bleu.
Brigitte perd son téléphone qu’elle retrouve sur la table de son cottage. Ouf ! On part un peu en retard à 8 h 45. Du haut de sa falaise, la tour Vauban veille sur nos voitures stationnées sur le port de Port-en-Bessin-Huppain.

À 10 h, notre guide nous attend sur le port pour tout nous dire sur l’activité de pêche artisanale. Ici, on est pêcheur et fier de l’être. Avec ses 8 000 tonnes de poissons et de crustacés débarqués, Port-en-Bessin est le 1er port de Normandie et le 6e au niveau national. Ce sont 40 bateaux de pêche qui partent une semaine à 10 jours en mer ; 180 marins pêcheurs dont une fille en formation.
L’accès au port n’est possible qu’à pleine mer pendant 4 heures.
🎏Les principales espèces pêchées sont : les bulots, crevettes, tourteaux, seiches, araignées de mer, coquilles Saint-Jacques (largement fêtées début novembre), soles, barbues, turbots, maquereaux. Elles sont pêchées à l’aide de trémails (filets maillants calés sur le fond sur 1 km) jusqu’à 20 km au large et bien sûr, de casiers. La pêche à la coquille Saint-Jacques (Pecten maximus) ouvre le 4 octobre, avec de petits bateaux de moins de 16 m. Cette pêche artisanale est très réglementée. Le quota est fonction de la taille : 11 cm en baie de Seine, et il faut attendre la reproduction qui a lieu dès l’âge de 2 ans.

La Maison des Feux, édifiée au milieu du XIXe siècle, trône au dessus du port sur la falaise. Le phare est face aux deux feux d’entrée du port au bout des deux digues de protection. Une statue de la Vierge est installée en haut du phare qui clignote la nuit. Certains pêcheurs demandent encore la protection de la Madone des Feux en actionnant leur corne de brume. Heureusement, tous les marins pêcheurs savent nager maintenant !
La cité se trouve sur le mur de l’Atlantique au cœur des plages du débarquement. La jetée date de 1845, on peut voir que la mer creuse en dessous.

Nous traversons la halle aux poissons réservées aux particuliers. Après le pont tournant, nous longeons la passe dont la porte écluse est ouverte 2 heures avant et après la marée. La profondeur minimum de 4,90 m dans les bassins est trop juste pour certains chalutiers hauturiers qui restent à Cherbourg.

La scène de la prise du casino de Ouistreham du film Le jour le plus long a été reconstituée sur le port. Et la même année, Un singe en hiver a été tourné ici, Angèle et Tony, plus récemment.
Mais on s’égare. Revenons-en au chantier naval.
Nous baguenaudons le long du bassin à flots.
Le Sagittaire, chalutier hauturier de 23,60 m de long, est en acier ; épaisseur de la coque de 7 mm à 1 cm ; poids du bateau : 245 tonnes. L’acier a une durée de vie de 30 ans.
L’Alliance est le plus gros bateau du port avec ses 25 m de long.
Le chalut est un filet en forme d’entonnoir, attaché à l'arrière du bateau, qui est traîné sur le fond, il peut atteindre 50 m de long. Son prix est de 12 000 euros, il dure 2 ans.
Dans ces bateaux, les poissons ne sont pas congelés, mais conservés dans des paillettes de glace.
Le prix d’un tel navire est de 6 millions d’euros.

Après avoir traversé le marché dominical haut en couleurs, au fond du bassin, nous arrivons à la criée (fermée aujourd’hui) réservée aux mareyeurs. Ici, s’effectuent des enchères descendantes avec prix plancher.

À 11 h 40, on repart pour la CMCAS qui nous offre l’apéro sur la pelouse et le déjeuner sous un barnum, tout cela sous le soleil normand. La magie opère dans le ciel et sous la tente…

Ainsi se termine ce week-end réussi dans une atmosphère très sympathique.
Un grand merci à nos délégués normands d’avoir organisé cette sortie bienfaisante.

LES PHOTOS SONT ICI !

Catherine Mans
18 septembre 2021