Le dimanche 15 octobre 2017, Auto-Rétro Pornic a retenu le thème de la passion et de la gourmandise pour son automnale, dernière sortie de l'année de 18 belles automobiles anciennes et d’exception.

Au programme : la passion au Pellerin ; puis passage au rond-point de l'espace de la Haie-Fouassière ; déjeuner chez Pipette ; la gourmandise au château de Goulaine et enfin pot de l'amitié à Port-Saint-Père.

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Les participants se retrouvent à partir de 8 h 30 sur le parking de l’Intermarché de Pornic. Cette dernière randonnée de l'année fait la part belle à l’innovation puisque deux équipages sont organisateurs - c’est la première fois -, et le président arbore fièrement un micro pour son petit discours. Distribution des plaques aux pilotes, remise des road-books aux copilotes, rappel des consignes de sécurité et hop, nous voilà partis à 9 heures pour le Pellerin. La 2 CV rouge de Jean-Pierre reconnaissable à ses deux drapeaux français prend la tête du cortège, ceux qui participent pour la première fois sont derrière, et la Corvette jaune de Bernard fait office de voiture balai.

Micro 2CV

Acte 1 : la passion

Le soleil annoncé essaye de percer le brouillard. Il y parvient tant bien que mal pendant que nous traversons la campagne et le village de Chauvé. A Vue, on n’y voit rien ! Halloween n’est pas loin avec les toiles d’araignée humides bien visibles dans les champs. Tout va très bien. Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise, on déplore un tout petit rien : à l’entrée du Pellerin, la 504 de Robert capote. Qu’à cela ne tienne : la 404 de Philippe prend deux passagers.
- On va t’appeler Uber, Hubert Bonisseur de La Bath, plaisante Robert.

Pause
A 10 heures, André nous reçoit, nous et nos autos, dans la cour de son moulin. Nous apprécions la pause café installée dans le garage. 6 x 6, nous montons au 1er étage. Les miniatures de camions au bas de l’escalier nous émerveillent déjà. Mais là ! On est scotchés. La passion à l’état pur : 20 ans de travail de fourmi, 1 500 véhicules, personnages peints à la main, maisons, gare, église, chantiers, forêts, feu de forêt, tout y est même un lieu « osé » le long du canal et son écluse. Le souci du détail mêlé à un goût exquis rendent le plateau impressionnant. On pourrait y rester des heures tellement c’est fignolé... Nous nous promettons de revenir avec les enfants.
Nous remercions chaleureusement et « cadeausement » notre hôte.

CanalEglise Cadeaux
A la sortie de la « France miniature », le soleil a bravé la brume. A 11 heures, nous voilà en route pour La Haye-Fouassière, au sud-est de Nantes, et le vignoble nantais. Accueil triomphal au village ! On loupe la dégustation de muscadet et de fouace au marché dominical, mais pas le rond-point de l’espace datant de 1993 ; on y trouve trois astronautes à côté de leur soucoupe volante tenant dans leurs bras les trois symboles de la région : la fouace, le Petit-Beurre toujours fabriqué dans l’usine LU attenante et le muscadet de Sèvre-et-Maine.
Pour ne pas faire un énième pressoir, c'est l'architecte de l'usine LU qui a proposé de créer ce décor futuriste. L'histoire veut que les occupants de cet engin spatial fassent leurs provisions de produits locaux avant de quitter la Terre pour un voyage intergalactique.

A 12 h 15, c’est la traditionnelle photo de groupe sous l’œil des spationautes, puis nous réintégrons nos véhicules pour rouler jusqu’à l’Auberge chez Pipette, une des institutions culinaires du vignoble nantais, à deux pas. Il est 13 heures. A table, Tony souhaite la bienvenue à Catherine et Philippe Francheteau, et leur Alpine A310 rouge. Une excellente adresse ! Bon accueil et bonne assiette.
Transition facile pour le second acte 😉
EspacePipette

Acte 2 : la gourmandise

Après déjeuner, à 14 h 45, on décanille et on se suit jusqu'au château de Goulaine, tout à côté. Nous sommes tous garés dans la cour à 15 heures pour emboîter le pas de notre guide, la charmante Chloé, et visiter ce château privé à l’histoire millénaire, construit en pierre de tuffeau.

Goulaine Cour Blason

Le domaine est depuis mille ans la propriété de la famille de Goulaine. Résumons :
Au XIIe siècle, Jean Ier de Goulaine, capitaine de Nantes, était chargé de protéger le duché de Bretagne des attaques du royaume de France, il a fortifié la propriété.
En 1957, Robert de Goulaine rachète le château à son oncle, Geoffroy, et commence sa restauration.
Entre-temps, au début du XVIe siècle, Christophe II de Goulaine construit le château Renaissance.

Nous nous arrêtons devant la tour des 3A qui accueille la confrérie des Bretvins (dont la devise est : « Bois le vin, sois bon comme lui »), pour contempler le blason de la famille réunissant les armoiries royales de France et d’Angleterre, la fleur de lys et les trois léopards. Au XIIe siècle, Mathieu, fils de Jean, a été le médiateur entre Louis VII le Jeune, roi de France, et Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, et a obtenu la faveur d’unir les deux blasons. Son action est reprise dans la devise des 3A : « A cestuy-ci, A cestuy-là, j’Accorde les couronnes ». Aliénor d’Aquitaine a été mariée aux deux souverains, ceci explique cela ?

Nous pénétrons dans la tour. Au rez-de-chaussée, la cuisine, dans son jus du début du XVIe siècle, fut le témoin de la tradition maraîchère du vignoble.

TapisserieNous grimpons au premier étage pour pénétrer dans le grand salon. On y donne des concerts car sa forme et ses tapisseries murales du XVIIe siècle (probablement d’Aubusson) sur les thèmes de Don Quichotte et de l’Antiquité lui confèrent une bonne acoustique. Sa cheminée monumentale est décorée de fruits exotiques, on y aperçoit même un dindon, originaire d’Amérique, anachronique à l’époque.

En 1610, en remerciement de leur ralliement, Henri IV donne un titre de noblesse et un brevet de marquisat à Claude et Gabriel II de Goulaine.
Le décret ne sera officiel qu’en 1621 !


En enfilade, nous traversons le salon rouge, avec son plafond à caissons, son parquet de Versailles et ses murs qu’il faut imaginer tapissés de cuir de Cordoue au XVIIe siècle, puis le cabinet de curiosités : objets rares, scientifiques, exotiques et précieux, rapportés de voyages pour montrer le plus d’objets spectaculaires et curieux possibles.
En 1788, le château est vendu à un armateur hollandais, M. Deurbroucq, pour le préserver de la Révolution. Une période d’abandon de 150 ans s’ensuit. En 1856, un Goulaine le rachète.

La chambre du roi : les Goulaine sont persuadés que Louis XIV est venu dormir ici. Pour preuve, il est bien venu arrêter Nicolas Fouquet à Nantes en 1661...
Le salon bleu, encore l’influence italienne...
Yolande, fille de Claude et Gabriel hérite du marquisat. Bien qu’elle ne soit rien moins qu’attirante, Claude du Chastel l’épouse. Son mari guerroyant un peu trop à son goût, cette femme de caractère demande la séparation. Sa jeune sœur Anne hérite, etc., etc.
Le salon gris et ses coffrages à la française, enfin ! On peut y voir l’arbre généalogique dit des 16 quartiers.

En 1983, Robert de Goulaine a créé la volière aux papillons (exotiques) fermée depuis trois ans.
Depuis 1999, le château accueille le musée officiel LU dans les anciennes écuries, Danone y expose les œuvres d’art de la célèbre biscuiterie nantaise. Eh bien, oui, la voilà la gourmandise !

Guide Lu

En 1886, à Nantes, Louis Lefèvre Utile, fils des fondateurs de la société LU imagine le Petit-Beurre. Son but est de créer un gâteau qui puisse être mangé tous les jours. D'où son idée originale de représenter le temps : les quatre coins pour les saisons ; les 52 dents font référence aux semaines de l'année ; les 24 petits points s'identifient aux 24 heures de la journée. Ce biscuit mesure (enfin mesurait) 7 cm, illustrant les sept jours de la semaine. Ça vous en bouche un coin ?

Pendant que nous admirons la collection artistique et publicitaire du musée, Chloé va préparer notre goûter à la boutique. Au programme, Muscadet - Petits-Beurres, avec modération...

Le temps passe vite en compagnie de l’Histoire, il est déjà 17 heures. Toute la troupe repart pour le pot de l’amitié au camping de la Morinière à Port-Saint-Père.

Pot
Nous y arrivons à 18 heures. Tony félicite les membres du collectif du 15 octobre pour cette escapade réussie, on les ovationne. Il met à l’honneur « la Lune à l’envers » et remet 500 euros à Hugues et Michel, président et VP de l’association humanitaire. Ceux-ci remercient les donateurs, l’argent récolté sera intégralement reversé aux plus démunis à Antsirabé. Cela représente la scolarisation de dix enfants malgaches pendant un an. L’association a été créée en 2004, avec trois axes : maternité, prisonniers et éducation (parrainage de 210 enfants d’âge primaire). Tous les ans des membres de l’association vont sur place, apportent du matériel et rapportent de l’artisanat. Ils nous parlent aussi des « Papiers de l’espoir » qui collectent les papiers usagés pour financer leur action à hauteur de 10 000 euros. 
- Excellente participation, comme toujours, conclut Tony.

Et chacun peut rentrer chez son automobile... Dominique et Philippe, quant à eux, partent remorquer la 504 de Robert.



Photos sur le site du club... et ici !